bandeauMobilités et (R)évolutions numériques

15e colloque du GT Mobilités Spatiales, Fluidité Sociale (MSFS)

Du 8 au 9 novembre 2016, à Champs-sur-Marne (Marne-la-Vallée)

Le rôle des communautés dans les pratiques de co-voiturage : une étude empirique
Virginie Lethiais  1@  , Anne Aguiléra  2@  , Jean-Marc Josset  3@  , Alain Rallet  3@  
1 : Marsouin
Télécom Bretagne
2 : LVMT
IFSTTAR
3 : RITM
Université Paris Sud - Paris XI

Les pratiques collaboratives dans le domaine des déplacements des personnes (co-voiturage, auto-partage, auto-stop, location de véhicules entre particuliers) suscitent un intérêt croissant : premièrement de la part des pouvoirs publics, à qui elles posent des problèmes inédits (notamment en matière de régulation, cf. le service Über Pop) mais offrent également de nouvelles perspectives en matière de diminution de la congestion et de la pollution de l'air ; deuxièmement du point de vue de tout un ensemble d'acteurs économiques, anciens et nouveaux. On assiste ainsi au développement rapide de nouveaux services de mobilité, certains appuyés sur des plateformes numériques (Bla-bla car, Ouicar, Drivy, etc.), d'autres reposant sur des logiques plus informelles (relations de voisinage, ou professionnelles).

La réussite et la pérennité de ces initiatives sont toutefois très variables. En particulier, si les pratiques collaboratives gagnent des parts de marché dans le domaine des déplacements inter-urbains, celui des mobilités intra-urbaines (ou plus généralement qui impliquent de courtes distances) est beaucoup plus difficile à pénétrer. Les raisons des difficultés rencontrées par les pratiques collaboratives de mobilité commencent à être bien connues : les gains économiques sont faibles (en tout cas dans le domaine de la courte distance), tandis que les contraintes sont élevées, en particulier du point de vue des coûts de transaction (recherche, coordination, ...) et des facteurs psychosociologiques (appréhension liée au partage de sa voiture, confiance).

A partir d'une enquête nationale menée par le GIS Marsouin auprès d'un échantillon représentatif de 2000 individus, nous analysons le profil socio-économique mais également spatial des personnes ayant recours à des pratiques collaboratives dans le domaine de la mobilité. Par rapport aux travaux existants, nous apportons une vision complète de ces pratiques (co-voiturage, auto-partage, location entre particuliers, auto-stop), une prise en compte des offreurs et des demandeurs, ainsi qu'une analyse des pratiques formelles mais également informelles.

Nous déterminons ensuite le rôle des communautés dans la mise en place et la réussite des pratiques collaboratives dans le domaine des mobilités. Notre hypothèse est que le recours à des pratiques collaboratives repose d'une part sur la recherche de gains économiques et d'autre part sur la création de lien social, et que selon les cas (notamment selon qu'il s'agit de déplacements de courte ou de longue distance), le poids de chacun de ces deux facteurs varie. L'enquête permet de tester cette hypothèse mais aussi d'investiguer les formes et le rôle des communautés dans la mise en place et le développement de pratiques de mobilités collaboratives, formelles comme informelles.

A cet égard, le rôle des TIC fera l'objet d'une analyse particulière. Notre hypothèse est que ces technologies, outre leur rôle en matière de sécurisation des transactions financières et de réduction des coûts de transaction, contribuent à l'émergence de communautés qui, parce qu'elles permettent de lever une partie des freins mis en avant dans la littérature, favorisent le développement des pratiques collaboratives.



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